Rénia AOUADENE est née à Marseille de parents originaires du village d’Iboulaouadene (wilaya de Bejaia) en Kabylie – Algérie.
Fille d'un militant nationaliste algérien assassiné pendant la guerre d'Algérie, elle grandit dans la banlieue marseillaise.
Elle a fait des études de Littératures et Civilisations hispano-américaines et en Sciences de l’éducation à l’Université d’Aix en Provence. Elle a séjourné comme assistante de français à Cordoue puis à Grenade et s’est passionnée pour l’histoire de l’Espagne judéo-arabo-berbère.
Très jeune, elle prend conscience des injustices qui touchent les populations issues des immigrations. Elle s’engage et milite dans le milieu associatif marseillais. Animatrice socio-culturelle ensuite formatrice, elle a monté des projets et des ateliers prenant en compte les cultures d’origine.
Enseignante en Lettres- Histoire pendant de nombreuses années dans un Lycée des Métiers, elle est aujourd’hui Professeur d’Espagnol dans le cadre de Projets européens et d’échanges avec l’Espagne.
Rénia Aouadène est une conteuse qui déclame sa poésie sur les thèmes qui lui sont chers et qui traduisent sa révolte devant l’injustice où qu’elle soit. Elle a publié des articles notamment dans la Revue Algérie Littérature Action, des nouvelles, de la poésie, du théâtre et des romans où l’on retrouve les cultures dans lesquelles elle a baigné depuis son enfance. Elle participe à des Colloques, Rencontres, Salons du livre, Festivals en France et notamment en Algérie où elle donne des conférences. Elle anime des ateliers d’écriture et intervient dans des Cafés Littéraires dans le cadre des thèmes liés à son histoire familiale, ses passions, ses combats pour faire entendre les voix de ceux et celles qui se taisent. Elle est reconnue comme faisant partie des Ecrivaines Franco-Maghrébines.
Le deuxième café littéraire de la saison s’est tenu jeudi 2 février, entre 12h30 et 13h30 au CDI.
Mme Aouadène, professeur de lettres-espagnol, avait choisi de nous faire découvrir sa pièce de théâtre « Le cri des Sebayates » .
Une quinzaine d’élèves étaient présents.
Mme Aouadène a ouvert le café en rendant hommage à l’une des héroïnes de son recueil de nouvelles « Destinées » qui est décédée récemment.
Elle a ensuite contextualisé la pièce qui se passe en Algérie pendant la période islamiste, les années noires marquées par des attentats et enlèvements. La pièce met justement en scène trois femmes détenues dans le maquis par un émir. Dans l’attente de leur exécution, elles disent leurs amours, leurs combats, leurs espoirs.
Une lecture de passages de la pièce est faite à l’aide de la participation de lycéennes. Les rires succèdent aux moments d’émotion. Une discussion s’engage ensuite sur le ressenti des élèves et sur la place des femmes dans la société française et algérienne et plus largement dans tous les régimes totalitaires. Une discussion riche dans laquelle Mme Aouadène exprime sa passion et son engagement pour la liberté et la justice pour toutes ces femmes qui subissent la violence des hommes.
Ce fut de nouveau un beau moment de partage et de culture.
M. Pagnier
Professeur Documentaliste
Mardi 15 novembre, entre 12h30 et 13h30, se tenait le 1er café littéraire de la saison.
A l’initiative de ce fabuleux projet, Mme Aouadène, professeur de lettres-espagnol et M. Pagnier, professeur-documentaliste.
Etaient présents une trentaine de personnes : lycéennes, lycéens, professeurs, direction, personnels de surveillance et de médiation…
En préambule, notre professeur artiste-écrivain a rappelé au public, la genèse de son œuvre, ses influences arabo-berbero-andalouses, italiennes…Ses écrits (poésies, pièces de théâtre, nouvelles, romans) diffusés et publiés en France, en Algérie se nourrissent fortement de son vécu personnel.
Ainsi, devant un auditoire captivé et concentré, Rénia Aouadène a choisi de lire une courte nouvelle intitulée « Khoukha », prénom du personnage principal. Cette nouvelle extraite de Destinées narre l’histoire d’une jeune fille mariée de force à un homme qu’elle ne connaît pas. Sept femmes d’origine berbère sont confrontées à la violence. Sept nouvelles racontent ces moments vrais et cruels de leur vie. Sujet tristement d’actualité à l’heure où plane l’ombre de l’obscurantisme...
L’auteur rend hommage à ces femmes, en témoignant de leurs souffrances avec solidarité et affection.
Dans un silence extraordinaire, tous les auditeurs buvaient les paroles ; notre écrivain narrait avec passion, emphase et style. Les personnels ont à la fois pris du plaisir quant à cette lecture, quant à la qualité de l’écriture.
Une fois ce premier temps écoulé, Madame Aouadène a proposé un débat sur les questions des mariages forcés, de l’homosexualité refoulée, de la souffrance. S’ensuivit un jeu de questions-réponses. 13h30 : fin du Café Littéraire.
Hâte d’être encore plus nombreux ! Hâte d’être en janvier pour le 2ème Café Littéraire !
Bravo à notre écrivaine-poétesse Caladienne…
Avec toute notre gratitude.
Rania Moussaoui, Proviseur
UN ROMAN PLEIN D'HUMANISME - Belkacem Rouache
Ce livre de 165 pages retrace l'itinéraire de Rabah, un jeune algérien de Kabylie et une jeune espagnole (Amalia) aussi pauvre que lui que le destin lie dans un contexte de misère et de guerre et mieux encore dans un champ de bataille.
C'était la guerre d'Espagne, nous sommes en 1936-1939. Au début de 1937, les franquistes occupent une grande partie de l'Espagne. Rabah est toujours à son poste de chef de section mitrailleuse et l'ordre est donné de rejoindre le front de Las Rozas. Il a eu une longue discussion avec Amalia au cours de laquelle il lui a conseillé de fuir car il sentait que les ennemis de la liberté avançaient de plus en plus et il se refusait à imaginer qu'elle pourrait succomber sous une balle ou un tir.
«Elle a souri et lui dit : L'Algérien, tu ne vas pas imaginer que je vais t'abandonner !»
Au début du roman, Rénia Aouadène s'attarde dans la présentation de Rabah, le personnage principal de cette œuvre. Ce jeune garçon éveillé et intelligent prend amitié avec son instituteur monsieur Lavedrine où il voulait connaître l'Histoire de son pays et se demande : Il ne comprend pas pourquoi son pays a été occupé par plusieurs envahisseurs. Aussi, il ne se sentait pas bien, car son père Brahim était très souvent absent du domicile pour subvenir aux besoins de sa famille.
Celui-ci passait le plus clair de son temps sur les routes à vendre des couteaux qu'il fabriquait dans son atelier.
Durant cette époque où toute la population vivait dans la misère et la guerre.
«Villages rasés, habitations brûlées, femmes violées, enfants achevés…». Rénia Aouadène est poétesse, nouvelliste et dramaturge.
Elle est née à Marseille de parents algériens originaires d'Iboulaouadène, commune de Boukhelifa, où elle séjourne régulièrement.
Elle a fait des études de littérature et civilisation hispano-américaine à l'Université d'Aix-en-Provence ainsi que des études en sciences de l'éducation.
Elle a vécu à Cordoue et Grenade où elle a étudié l'histoire de l'Espagne arabo-berbéro-musulmane.
Elle a été militante associative, animatrice socioculturelle et elle a travaillé comme formatrice auprès des populations en difficulté d'insertion sociale et professionnelle pendant 5 ans. Actuellement, elle enseigne dans un lycée régional des métiers à Marseille, la littérature française et l'histoire.
Le drame d'être femme
Cette écrivaine, comme beaucoup de femmes algériennes reste marquée par le drame de la guerre et de la misère, mais le drame d'être femme.
Alors pour exhumer ce sort, elle écrit pour apaiser sa colère et elle chante ‘’chants de douleur’’ ou improvisations et incantations par lesquels elle a été bercée. La vie de Rénia Aouadène ressemble sans doute à celle de Rabah et à celle de sa compagne de combat pour la justice et la liberté.
Et ainsi se termine l'histoire : «un tir atteint la poitrine de Rabah qui s'écroule à terre, se vidant de son sang».
Un maure dans la Sierra est un roman écrit dans un style simple et fluide, il reflète l'histoire qu'il porte. Une histoire avant tout humaine où deux destins se rencontrent.
«Ils n'ont pas eu le temps de se dire je t'aime, ils n'ont pas eu le temps, la mort frappait fort en ces temps de galère». Un beau roman plein d'humanisme où il conte le destin des Hommes où l'amour n'a pas de frontière.
Belkacem Rouache
Rénia AOUADENE et Paloma LEON seront présentes le Vendredi 25 Novembre à 20h00 à la Bfm du centre ville, accompagnées de la Chorale des Résistances Sociales pour une soirée autour de la Mémoire républicaine espagnole au féminin pluriel.