-« Roses de feu
Je ne sais où j’ai rencontré les premiers mots des poèmes de Rénia Aouadène et leur chant qui brûle soleil d’amertume au creux de la gorge comme le café du matin. Si c’est à Beyrouth avec Mahmoud Darwich, entre “ cette terre brûlée ” de Palestine et la ville éclatée que le violon et le luth m’ont rattrapée, et ce parfum de cardamome des paroles qui berce la douleur de Gaza. Si c’est à Bagdad effarée par les chars ou bien à Peshawar, ou peut‑être dans l’odeur de jasmin des patios de Damas et ses orangeraies.
Je ne sais si c’est aux jardins écarlates de Grenade, entre les piliers ocre rouge et nacrés de la Mosquée de Cordoue ou sur les hauteurs de Bejaïa la souveraine, la secrète Bgayet la Kabyle veillant sur l’histoire inconnue du peuple des hommes libres. Partis de Sidi Bouzid la rebelle pour Tunis, les Harragas continueront leur errance ivres d’une autre rive en quête d’une vie meilleure vers l’Andalousie heureuse des mots du poète Ibn Zaydun, l’amant des jardins. De Marseille à Paris la voix de Rénia Aouadène disant et chantant ses poèmes accompagne nos enchantements nomades des roses de feu qui ravivent les brasiers fous de nos rêves buveurs d’azur toujours. » Dominique Le Boucher – écrivaine – Paris 13 Janvier 2012