à … Mahmoud DARWISH
A ce Violon qui pleure
A ce Luth qui gémit
…….. Je dis :
Le Poète est parti
Nous sommes devenus
Orphelins de la vie,
Il nous a donc laissés
Epuisé de porter
Tous les maux de la Terre,
Effondré de savoir
Que Mère Palestine
Voit ses enfants tomber
Comme des condamnés
Au champ de Liberté.
A ce Violon qui pleure
A ce Luth qui gémit
…….. Le Poète a crié :
- Cessez de me pleurer !
Je ne suis que cet homme
Qui égrenait ses mots
Qui résonnent peut-être
Pour un jour, une vie
Au cœur de tous les miens !
J’ai traversé les mers
J’ai traversé les terres
Et franchi les frontières,
Je traverse les Cieux
Qui viennent m’accueillir.
Ils m’ont dit d’une voix
- Mahmoud, que fais-tu là ?
Nous ne t’attendions pas !
J’ai regardé les Gardes,
Les Saints et les Apôtres,
Prophètes, Envoyés,
Messies ou Messagers,
Et répondu soudain :
-J’ai cessé de pleurer
Cette Terre brûlée.
J’aurais voulu entendre
Une dernière fois,
Des rires aux éclats,
Les chansons de la joie.
J’ai traversé Gaza
Et entendu ceux qui
D’Hébron à Ramallah,
Scandaient mon nom :
…… Mahmoud !
Hurlaient à haute voix
Ce cri qui jaillissait
Du fond de leurs entrailles.
Et moi j’aurais voulu
Comme en écho, répondre :
- Allons ne pleurez-pas !
Le Poète est un Guide
Peut-être un Messager
Qui ne fait pas l’histoire
Il ne fait que la dire,
La crier, la hurler.
A ce Violon qui pleure
A ce Luth qui gémit.
Et tel un vagabond
J’ai transporté nos maux,
Au travers des frontières
Car je sais que mes mots
Eclaireront la Terre.
Mes frères, un jour viendra
Où le camp de la Paix
Détruira les frontières,
Fera tomber les murs,
Erigera l’Amour
Et sous une bannière
Réunira nos peuples
Eclairés de Lumière.
Dites au Violon qui pleure
Et au Luth qui gémit
De cesser leurs sanglots,
Je ne veux plus de larmes
Je ne veux que l’Espoir
Que se taisent les Armes !
AOUADENE Rénia